Comment travailler dans l’humanitaire sans diplôme ?
Vous vous sentez concerné(e) par le sort des plus démunis ou celui des victimes de catastrophes et vous avez envie d’agir. Cet état d’esprit est tout à votre honneur, mais comment travailler dans l’humanitaire sans avoir fait médecine ?
Vous souhaiteriez accéder aux métiers de l’humanitaire, mais les écoles qui proposent ces formations sont destinées aux bacheliers. Aujourd’hui, les ONG et les associations caritatives embauchent essentiellement des professionnels qualifiés pour organiser toute la logistique et lutter contre la misère humaine dans le monde. Sans expérience, ni diplôme, il semble impossible de servir la bonne cause.
Pourtant, les différents groupes qui œuvrent pour la dignité humaine ont besoin de « bras » pour intervenir efficacement : distribuer, construire et animer demandent surtout un engagement personnel. Le nombre de bénévoles illustre parfaitement cette réalité du terrain avec 71 000 personnes qui apportent leur aide aux Restos du Cœur et 57 000 pour la Croix Rouge. Les volontaires, quant à eux, représentent 80% des humanitaires.
Les bénévoles ne perçoivent aucune rémunération, tout au plus, bénéficient-ils d’une assurance dans le cadre de leur action solidaire. Alors quelles solutions permettent-elles de subsister avec cette activité qui recrute peu de salariés ? Voici quelques explications pour comprendre les différents statuts et choisir celui qui correspond à votre situation.
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Accéder au statut de salarié
L’humanitaire offre la possibilité de signer un CDI ou un CDD. Les profils les plus recherchés bénéficient des avantages sociaux d’une entreprise classique, mais tous n’interviennent pas directement sur le terrain. Par contre, le poste d’animateur implique de rencontrer la population concernée, il est rémunéré à hauteur de 23 933€ par an, en moyenne, selon les chiffres d’Action contre la faim.
L’urgence ne peut se permettre les tâtonnements de personnes non qualifiées qui découvrent un environnement difficile. Le métier exige donc plusieurs années d’expérience dans l’humanitaire et l’aide aux populations en situation de précarité. Il s’agit de s’engager sur le long terme et de trouver du sens à son activité, malgré des chiffres décevants.
Ce statut, peu répandu, garantit toutes les couvertures sociales habituelles. Vous pourrez bénéficier de l’assurance maladie, de l’indemnité chômage et des points retraite. Plusieurs corps de métiers restent indispensables au bon fonctionnement des missions, vous trouverez certainement un poste en accord avec vos compétences. (Voir l’annuaire des ONG engagées dans l’humanitaire)
Les ONG ont également besoin de chauffeurs pour acheminer les convois, de maçons et de menuisiers pour reconstruire les écoles, de cuisiniers pour nourrir les enfants, de secrétaires et de comptables pour le fonctionnement de leur administration… Vous pouvez intervenir en France ou à l’étranger. Toutefois, si vous souhaitez vous investir dans une cause internationale, vous devrez maîtriser l’anglais ou l’espagnol.
Vous pouvez aussi vous lancer dans une reconversion professionnelle. Si vous avez vraiment vocation à exercer dans l’aide humanitaire, pourquoi ne pas entreprendre une formation courte ? Les compétences d’aide-soignant et d’infirmier sont vitales aux peuples touchés par les épidémies ou la famine, les catastrophes naturelles ou les guerres.
Les chantiers solidaires pour une première approche
Si vous êtes déjà salarié dans une entreprise française, vous pouvez vous rendre utile auprès des organismes humanitaires. Vous avez droit à un Congé de Solidarité Internationale pour une durée maximale de 6 mois. Vous vivrez une expérience humainement enrichissante qui peut booster votre motivation professionnelle et déboucher sur une VAE !
Mais les étudiants ont aussi leur chance. Les chantiers solidaires offrent une occasion unique de travailler dans l’humanitaire, sans diplôme spécifique. Vous partez environ 3 semaines avec votre bonne volonté et votre énergie comme seul bagage.
Vous partirez à la découverte d’une autre culture et apprendrez à conjuguer vos talents avec la population locale pour contribuer à un quotidien meilleur. Vous participerez, par exemple, à la construction d’un camp de réfugiés ou à la réhabilitation d’un orphelinat. Vous apprendrez « sur le tas » auprès des professionnels.
Les personnes sans activité professionnelle auront une occasion unique de prouver leur motivation et de mettre en avant leur potentiel aux côtés des membres d’Unicef ou de Médecins du Monde. À la découverte du milieu s’ajoutera celle des différentes étapes de l’assistance internationale : vous comprendrez comment l’urgence laisse place à la réhabilitation, puis comment l’aide au développement redonne espoir à tous.
En France, Emmaüs compte 18 000 membres. Plusieurs communautés de l’organisation recherchent des compagnons pour former les exclus de la société. Les artisans passionnés apprennent ainsi les bases de leur métier aux personnes en quête d’une réinsertion professionnelle au sein du groupe.
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Le principe du volontariat
Ceux qui savent d’ores et déjà la force de leur engouement pour les missions humanitaires, malgré le manque de confort, l’amplitude horaire et le contexte humain difficile, peuvent s’engager comme volontaires. Si l’organisme est agréé par le Ministère des Affaires Étrangères, vous profiterez d’une assurance. Vous ne serez pas directement rémunéré pour votre activité, mais vous toucherez une indemnité de subsistance.
Le volontariat s’applique à 3 domaines :
- le volontariat international en entreprise
- le volontariat international en administration
- le service volontaire européen à partir de 26 ans
Votre employeur engage un dossier en votre nom. Le Ministère des Affaires Étrangères organise les formalités et délivre le visa. Vous vous engagez pour une période comprise entre 6 mois et 2 ans. Votre mission concerne alors un seul organisme humanitaire pour cette durée.
Le service civique ménage un tremplin aux jeunes pour une carrière professionnelle prometteuse, même sans diplôme. Destiné aux jeunes adultes de 16 à 25 ans, cet engagement dure entre 6 mois et 1 an, il garantit une expérience unique pour leur avenir. Couverts par l’État, ils perçoivent une indemnité de 467,34 € nets chaque mois auxquels s’ajoutent 106,31 € versés par l’association humanitaire.
Ce statut séduit beaucoup les jeunes sans formation. Il donne une première expérience professionnelle. 85 000 volontaires ont déjà signé depuis 2010.
Il est possible de signer une convention de stage dans une association caritative. Vous devrez d’abord définir des objectifs précis pour être retenu. Les prestations en nature, comme les frais de repas, dépendent des structures d’accueil, mais des indemnités de stage peuvent vous être octroyées.
Le parcours pour entrer dans l’humanitaire sans diplôme peut paraître semé d’embûches. Il dépend des compétences utiles à proposer. Vous pouvez néanmoins prétendre à 3 statuts pour travailler dans l’humanitaire :
- bénévole
- volontaire
- salarié
Il est conseillé de commencer en tant que bénévole pour découvrir la réalité de l’action solidaire, tout au long de l’année. Vous pourrez ensuite vous engager en tant que volontaire pour valoriser vos compétences dans un secteur d’activité essentiel aux missions et espérer un contrat d’embauche, l’expérience aidant. Avant de partir à l’étranger où le contexte géopolitique reste compliqué, vous pouvez accompagner les personnes en difficulté dans une association locale. (Voir la définition de l’action humanitaire)
L’activité concerne essentiellement la santé et l’éducation, mais elle se concrétise par des actions diverses. Vous pouvez contribuer à pallier aux besoins de premières nécessités, puis soutenir la réinsertion sociale des plus défavorisées ou contribuer à leur épanouissement professionnel. Ainsi, certains préfèreront lutter contre l’illettrisme tandis que d’autres transmettront leur savoir-faire en tant qu’artisans.
Une fois vos aptitudes et vos envies personnelles déterminées, reste à cibler une ONG ou une association dans laquelle vous aurez la possibilité d’évoluer. Vos compétences peuvent servir plusieurs causes humanitaires, mais celles-ci n’offrent pas toutes les mêmes perspectives d’action et d’avenir. Un engagement motivé donnera du sens à votre métier !
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