La discrimination positive pour l’égalité homme-femme au travail : bonne ou mauvaise idée ?
La discrimination positive est une politique mise en place pour compenser les inégalités subies par une catégorie de personnes dans la société. Cette méthode, largement utilisée par les gouvernements successifs pour promouvoir la place des femmes dans le monde du travail est-elle un levier ou une entrave ?
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Les stigmates de la discrimination positive
Combattre une discrimination par une autre semble paradoxale. On dénonce la sous-représentation des femmes au travail à des postes stratégiques et pour y remédier, on oblige les entreprises à sélectionner plus de femmes sur ces postes au détriment des hommes. Le discours peut être très mal perçu, voire contre-productif puisqu’il revient à faire entendre qu’on ne recrute pas les femmes pour leurs compétences, mais pour leurs chromosomes sexuels.
Il est difficile de penser qu’une prise de fonction dans de telles circonstances puisse avoir un effet positif et contribuer à l’égalité entre les hommes et les femmes dans le milieu professionnel. En laissant ce sous-entendu planer au-dessus de la tête de la nouvelle recrue, nous pouvons largement imaginer l’impact psychologique que cela peut avoir sur ses collaborateurs et aussi sur elle-même. Le risque est non seulement de tendre les relations entre la responsable fraîchement arrivée et ses subordonnés hommes, mais également avec sa hiérarchie masculine.
La discrimination positive réveillera peut-être des comportements misogynes et agressifs qui décrédibiliseront son travail. Ils ne verront en elle qu’une opportuniste sans réelle aptitude qui a profité d’une loi pour en arriver là. Elle deviendra à leurs yeux illégitime et devra redoubler d’efforts pour prouver sa valeur et montrer à tous qu’elle mérite sa place. Une nouvelle humiliation qui la renverra une fois de plus à sa condition de femme et réduira à néant ses acquis.
La discrimination positive, un mal nécessaire
Force est de constater que les mentalités n’évoluent pas aussi vite qu’il le faudrait, la discrimination positive bien qu’imparfaite est à ce jour la seule solution capable de repousser les idées préconçues. En obligeant les entreprises à respecter des quotas en faveur des femmes, le gouvernement espère démontrer aux réfractaires qu’elles sont capables d’apporter une réelle valeur ajoutée. Les savoir-faire et savoir-être ne sont pas une question d’hommes ou de femmes, mais bien de capacités individuelles indépendantes des stéréotypes genrés.
En 2017, Danielle Bousquet, présidente du Haut Conseil de l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) appuie la politique de discrimination positive par ce constat :
« En l’absence de contraintes légales fermes, les stratégies de cooptation entre les hommes se perpétuent et le partage des responsabilités s’arrête aux portes du pouvoir. »
Danielle Bousquet, Présidente du Haut Conseil de l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE)
Pour corroborer son propos, la loi Copé-Zimmermann adoptée en 2011 imposant au 1e janvier 2017 un quota de 40 % de femmes au conseil d’administration des entreprises cotées et des sociétés de plus de 500 salariés associant un chiffre d’affaires net de minimum 50 millions d’euros a largement contribué à la parité tant espérée.
Au 1er mars 2019, Ethics & Boards, chargé de veiller sur la gouvernance des sociétés cotées, rapporte le chiffre probant de 43.7 % de femmes au conseil d’administration des entreprises concernées. Une belle fissure dans le “plafond de verre”, barrière invisible privant les femmes des postes à responsabilité et une grande avancée pour l’égalité professionnelle hommes-femmes puisqu’elles ne représentaient que 12 % dans les années 2000.
La discrimination positive n’a pas vocation à durer dans le temps. Elle doit pendant cette période faire prendre conscience que le modèle patriarcal prive la société d’une partie de ses talents.
Pourquoi se tirer une balle dans le pied et refuser de profiter de cette diversité ? Au nom de principes désuets, serions-nous prêts à renoncer à cette richesse qu’est la mixité ?
À défaut de régler le problème en profondeur des inégalités hommes-femmes au travail, la discrimination positive permet au moins de le soulever et de pousser à la réflexion. Les entreprises seront ainsi en mesure de réinventer des modèles efficaces et performants où les femmes auront leur rôle à jouer.
Conclusion
L’égalité homme-femme pourra être envisagée, lorsque la sphère sociale, professionnelle et culturelle sera à l’équilibre. Si cette prise de conscience doit malheureusement passer par la discrimination positive, elle doit aussi s’engager par le dialogue et l’éducation.
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